tallulah-obsessions

Si ce voyage introspectif m'a appris une chose, c'est que la réponse se trouve dans le bruit des vagues. La solitude n'est pas une tare. Etre seul fortifie l'âme, la rend précieuse et profondément rare. Et puis, as-tu déjà vu une vague isolée? D'abord, j'ai intégré que ce monde était en train de me tuer, système nerveux consumé. Ensuite, j'ai écouté la renaissance de la flamme, tu vois, celle de la femme.J’ai pris du recul, mais mon âme a subi tant d’outrages que tout s’accumule, toutes mes douleurs ont ton visage. La course contre la peur ne s'arrêtera probablement jamais, mais il m'en reste dans les tiroirs, putain, je suis encore emplie d'espoir. 

Demain je saute à pieds joints. L’eau, l’air, la solitude, le train. Peut-être que ça m’aidera à faire le point. Peut-être qu’il n’y aura plus rien. 

Née ingénue, follement naïve je serai devenue. Y a rien à faire. Malgré les coups bas, peu importe les ébats, je demeurerai une grande amoureuse de la vie. Tu vois, celle qui semble mourir de rire, mourir de vivre. L'orage grondant au loin a réveillé cette toute petite fille. Elle et tous ses démons. Les cocktails et les hommes ont pu la secouer pour un temps. C'était sans compter sur ce bon vieux Satan. Il n'a pas de visage. Pas d'âge. Pas d'éclairage non plus. C'est celui qui te traîne. Qui te mord et qui te saigne. Ce soir là, la petite vacillais encore. A la recherche d'un pansement permanent. Cette pluie de velours s'est abattue sur son pauvre chemin empli de détours. Ce soir là, qu'est-ce qu'ils ont a pu se torde d'espoir, ont su s'émouvoir. Y avait quelque chose de solaire dans cette nuit arbitraire. Et puis y avait elle, encore emplie d'un conte qui ne collait pas vraiment, qui puait la rance, qui puait l'attente. Y avait elle, petite ingénue sensible dans les soirées. Y avait tous ces vieux succès, alors elle a chanté et elle t'as fait chanter aussi. Mais on n'a pas pris les mêmes et surtout, on n'a pas recommencé. La petite ingénue s'est juste laissé aller à se donner du temps pour ne pas désespérer. Et maintenant elle va tout faire pour y arriver. Devenir championne de lancé de dés et de corde à sauter. Savoir rester impassible aux appels de la nuit afin d'éviter de toucher la corde sensible. Parce que cette fois y a pas trop d'espoir. Y a pas trop de chats noirs. La solitude n'est jamais loin, mais sa main non plus. Et puis même si ça foire, il en restera dans les tiroirs. Et puis comme dirai ce poète aux pensées sauvages: je vais me construire en apprenti repenti et tant pis si ça me prends toute une vie. 

Ce jour, c'était le "blue monday". C'est une couleur que j'ai toujours aimé, le jour, beaucoup moins. Un beau prétexte pour s'apitoyer sur son propre sort et trouver un alibi au mal-être qui nous ronge. Absorber tous ces facteurs externes déstabilisants, par tous les pores. Petite éponge. A force, ça pèse, ça dégorge. En ce fameux jour, une vague de tristesse encrée de haine à traversé mon navire déjà à la dérive. "As-tu confiance en toi? Qu'est-ce que tu fais comme boulot? Je te vois toute recroquevillée, défoules toi! Personne ne te juge ici". Ces mots jetés de la bouche d'un inconnu m'ont percutés. Parce que si j'ai fais mes sacs, c'est pour ne plus porter seule le poids de tant d'obscurité. Toujours courbée par ce fardeau de la vie. Et puis cette sérénité, elle va arriver. J'y crois si fort. Peut-être que j'ai tort. Mais en tout cas je vais essayer. J'vous promets pas de me réinventer, ni même de tout bousculer. On nous répète que rien n'est jamais perdu, qu'il n'est jamais trop tard pour changer, que l'on peut se réinventer chaque jour, vivre la vie dont on rêve, simplement si l'on s'en donne les moyens. Quand on y regarde bien, n'est-ce pas la chose la plus culpabilisante que l'on puisse dire à quelqu'un? Une chose est sûre, je veux inverser la tendance mélancolique. Petit nostalgique. Je vais compter sur elles, sur eux, puis surtout sur lui. Car si le passé m'a beaucoup anéantie, la première phase de ce renouveau, c'est de donner une chance à l'autre. 

Il m'est trop difficile de vivre sereine. Tu ne le sais pas encore, mais la vie bat de l'aile. Tu sais, tout a été remis en question, mainte et mainte fois. Et tu ne m'y croyais pas capable. L'essence même de mon existence a été remise en question en une seule et sombre nuit. Et maintenant, je sais qu'il m'est trop difficile de vivre sereine. Parce que tu vois, elle t'a peut-être déjà aimé mais là, elle s'est lassée, voilà. Et le vent souffle sur les plaines. Qu'est-ce qu'elle peut battre de l'aile cette existence morose. Traiter ces êtres comme des inconnus à qui ont demande du feu paraît apaisant. La flamme que dégage ces relations se consume et part aussitôt. Quand je t'inspire, que tu me respire, jusqu'à nos expirations. Là, c'est mon coeur qui bat de l'aile. Parce qu'il m'est trop difficile de vivre sereine. C'est toujours un peu dangereux de s'accrocher à qui que ce soit. Mais aujourd'hui, la vie vie m'a offerte une croyance. Pure et loyale. La foi que la solitude est intemporelle. Impuissante. J'ai foi en moi, pour la première fois. Perdue au milieu de son monde malsain, sache que personne ne blesse cette fille. Sauf elle. Il me sera toujours difficile de vivre sereine. 

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